Dossier artistique
Le goût - La saveur - L’appétence
- Le rien du tout - Le silence - L’activité secrète, conduisent vers un travail de longue haleine,
fait de menus gestes de répétitions. Construire,
coudre, crocheter des fils de laiton, d’étain, d’argent, de coton qui
s’oxydent, changent, se modifient, que je colle, soude, assemble avec des
pierres précieuses, des verres, des blocs de bois : concrétions qui,
soumises à la lumière changent, vivent, se forment, se transforment, se
structurent de manières organiques, végétales en de petites sculptures fragiles.
La clef des champs : série de sculptures de
2014-2015, bois; assiette scellée dans du béton; mosaïques de faïences ;
fils de laiton, d’argent, de fer, gaine de cuivre ; perles, pierres précieuses.
Hauteur : 39cm, largeur : 14cm, profondeur : 11cm. 2015.
Demi-sphère en
plastique gravée et peinte, fils de fer avec étain, broderie en coton, perles,
pierres précieuses. Hauteur : 19cm, largeur : 10cm. 2014
Les broderies, les travaux de
dames que je pratique depuis longtemps, l’enfance, se sont ici introduits comme
de bien entendu, une évidence. Le végétal, le bourgeon naissant est réalisé
dans du coton à 2 fils, 3 fils ; ce coton si fragile monté sur une
structure afin de lui donner du volume. Puis suivant la technique à
l’étain, des bandes de cuivre
autocollantes sont utilisées pour entourer les broderies, les perles, les
pierres et les fils de fer, c’est alors
avec beaucoup de délicatesse et d’attention que
l’étain est soudé.
Demi-sphère de plastique gravée, broderie de coton, fils de fer avec
étain, perles, pierres précieuses. H : 17 cm, L : 17cm2014.
Sculpture
murale 2014. Vitres, laiton, broderie de coton, perles, pierres précieuses.
Hauteur : 11,5cm sur largeur : 15cm.
Sculpture murale 2014. Morceaux de bois,
vitres peintes, pâte à bois, faïence, pierres précieuses. Hauteur : 24cm,
largeur : 18,5cm.
L’attrait que j’ai pour les
métaux, en raison de leurs souplesses ou alors de leurs duretés- qui permet de
les scier, frapper, graver ou lustrer-,
est central. Il s’explique par les oxydations qu’ils peuvent présenter. Ce phénomène
provoque une modification, aléatoire qui,
selon et suivant le milieu, en fait changer l’aspect du métal et modifie de ce
fait toute « la pensée » organisée autour, l’argent devient rose,
jaune, noir mat ; l’étain devient blanc mat, gris mat ; le laiton
s’assombrit : tous retrouvent leurs couleurs initiales après un simple
nettoyage. Cela me conduit à concevoir autrement en tenant juste en compte ces
changements.
Sculpture. 2014 .Bois, pierre, béton, fil de fer avec étain,
pierres précieuses, corail blanc. Hauteur : 21cm sur hauteur : 7cm.
« Retour en arrière »
et parcours
Dès la première année en 1987 aux
Beaux Arts de Nîmes, j’ai commencé à faire des dessins, des photos, des
installations autour de l’odeur (des fleurs, des jardins, des parfums…) liée à
la mémoire des sens, de ce qu’elle suggère, où elle nous emmène, nous renvoie
nous libère ou pas.
Installation
autour de l’odeur : pétales de fleurs, boîtes, journaux parfumés,
bouteilles, caisses de bois. Au mur, étagères de verre, photo, boîtes.
Puis sont venus les mots, mots de fleurs, des odeurs,
écrits en couleur, rose de mai, en jouant sur les lettres et les formes pour
susciter les images liées à cette mémoire et qui restera mémoire ; puisque
rien ne reste.
De la structure des mots, sont apparus des
dessins créés sur ordinateur
Dessins sur papier de soie très fin,
lisse, presque transparent dimensions : Longueur 20cm sur Hauteur 30cm.
1991
Ces dessins sont devenus
sculptures légères, aériennes en bois de balsa et papiers de soie. Sculptures tendues,
suspendues qui, au moindre léger mouvement, bougeaient, existaient
discrètement. Seules traces restantes de ce travail, des diapositives.
Changement de lieu, changement d’espace.
Changement de vie. Des objets, sortes de boîtes à musique, phonographes de
carton où la musique est présente dans un silence absolu, objets perdus, sans
traces ni photos, qui laissent la place à l’ombre: des dessins en noir et blanc
réalisés aux crayons surtout noir, noir mat, noir brillant, saturé ou léger aux
formats allongés, étirés sur du papier d’aquarelle grainé.
Papier aquarelle format 40,5cmsur 30,5cm,
crayons graphique, fusain…, 2002
Puis vient un moment en
suspension, le vide, le besoin de se chercher.
Les lignes droites, noires, sont
devenues courbes, le végétal réapparaît.
Formats
des dessins : 20 cm sur 30cm, divers crayons noir, collage, frottis.2003
Formats des dessins 20 cm sur 30 cm,
crayon à papier et stylo rouge. 2003
Sculptures « Petits bonheur
la chance »
Paris
2003. Tissus,
bois, pierres, fils de coton, papier, encens, pompons, coquillage, plomb Barcelone 2004-2005
En bois flottés, pierres roulées
et autres résidus venus de la mer, qui se déposent au bord, sur le sable, dont
le format varie très peu 20cm sur 5cm. Sculptures réalisées « entre deux »;
passage, transition entre deux villes très différentes.
Rencontre d’une nouvelle matière :
l’argent. Pièces réalisées en cire perdue ; pièces d’argent qui s’unissent
dans un premier temps avec les pièces de bois, pour petit à petit prendre une
plus grande place dans le travail.
Sans titre. 2006.
Bois flottés, pièces d’argent à la cire perdue, cosses de fruits.
Hauteur : 20cm sur 5cm et 15cm sur 8cm.
Sans titre. Pièces d’argent de 2006 à la cire
perdue, baies, corail, bois flotté, fil. 6 cm sur 14cm.
Du silence, vient le son, à
travers des cloches en argent.
«... Tel sera donc le son
"fade": son atténué, qui se retire, qu'on laisse le plus longtemps
mourir. On l'entend encore, mais à peine; en étant de moins en moins
perceptible, il rend d'autant plus sensible cet au-delà muet dans lequel il va
s'abolir; et c'est sa propre extinction, et son retour au grand Fonds
indifférencié, qu'il fait écouter. C'est lui qui, en se dissipant, nous fait
accéder progressivement de l'audible à l'inaudible, nous fait ressentir le
passage-continu- de l'un à l'autre; lui qui, en se libérant peu à peu de sa
matérialité sonore, nous conduit au seuil du silence, éprouvé alors comme
plénitude- à la racine de toute harmonie ... »
François Julien, Éloge de la fadeur. 1991, Édition Philippe Picquier
Année 2007.Cloches en argent réalisées en cire perdue. Fils
de laine, de coton ciré, coton perlé; boutons, ruban de soie. Longueur :
85cm, cloches de 3cm à 5cm.
De 2008 à 2010, changement de
lieu, changement d’espace, une série d’aquarelle… puis vient la photographie. Photos
de temps suspendus, de moments furtifs.
Après la pluie. 2010. Série de photographies de 40cm sur 30cm.
2014. Le reflet se retire discrètement. Photographie de 11, 5cm sur
15cm.
La série de
sculptures intitulée « la clé des champs » réalisée entre 2014 et 2015,
a été inspirée par ce très beau haïku
Le liseron
A mis ses doigts sur le seau de mon puits
Je dois aller
emprunter de l’eau au voisin
Chiyo-yo. Le livre du haïku de Maurice Coyaud, Édition Phébus. 1999
2014. Sculpture murale. Sphère en
plastique gravée, dessin sur papier à la pointe d’argent, fil de fer avec
étain, perles, pierres précieuses. H: 33cm. L :45cm
2014.
Bois, verres, étain, peinture blanche, perles, pierres précieuses. H :
23,5 cm, L : 15cm, prof : 12cm
2015. Bois, sphère en plastique, laiton
frappé, fil de laiton crocheté, peinture blanche, perles, pierres précieuses.
H : 36cm ; L: 21cm; prof: 16cm